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Expo « Mammouth » à l’Espace Muséal d’Andenne : Suivez l’audioguide !
Isabel Lowyck - Business Manager Belgique & France
Avant de travailler à l’Espace Muséal d’Andenne, Anne Frank a un parcours de productrice et de rédactrice en chef pour la télévision. Sa passion ? Fédérer un large public autour de contenus. “Je cherche un angle, quelque chose de particulier qui soit susceptible de nous toucher. Une manière de susciter l’intérêt pour le public le plus large, même pour des contenus pas forcément faciles. Ce qui me plait, au musée, c’est de mettre la culture à la portée de tout un chacun ».
L’Espace Muséal d’Andenne (EMA) a ouvert ses portes récemment, en juillet 2020, en pleine crise du corona. Il est né de la fusion du Musée de la Céramique d’Andenne et du Centre archéologique de la grotte Scladina. La nouvelle institution s’est installée dans une ancienne école normale datant des années 1930, dans laquelle se trouvait une magnifique piscine art déco, qui a ainsi pu être conservée. Le bâtiment héberge les espaces muséaux, mais aussi une bibliothèque et l’office du Tourisme de la ville, une option qui rapproche le Musée des publics.
“C’était la première fois que nous produisions des audioguides », raconte Anne. Il y a quelques années, j’ai visité Oslo et ses musées. J’ai été particulièrement impressionnée par la scénographie et les audioguides, par cette façon de parler au visiteur de ce qui peut le toucher en tant que personne, au-delà des objets présentés ».
Pour susciter l’intérêt, l’émotion est une voie royale, et l’audioguide un vecteur particulièrement performant. C’est aussi un outil de proximité, permettant une visite « vip », comme si on parcourait l’exposition, un « vrai » guide à nos côtés, sans avoir à lire de longs textes. Du coup, la vue est libérée et peut se concentrer sur ce qui est donné à voir, tout en écoutant : on « plonge » ainsi véritablement dans l’exposition.
L’audioguide facilite le récit : on peut créer une véritable histoire, s’adresser aux émotions pour mieux ouvrir l’esprit. Si l’histoire touche, il est fort probable que le visiteur l’emmène une fois rentré et s’en souvienne longtemps. Pour résumer, l’audioguide est un formidable facilitateur d’accès, un médiateur qui libère les yeux du texte et soutient l’intérêt et la motivation tout au long du parcours par la possibilité d’immersion qu’il offre.

“J’ai pris en charge la production de l’audioguide. Nous voulions alterner des récits accessibles à partir de 7 ans et des informations vulgarisées, sans concession à la rigueur scientifique. Très vite, c’est une narration à deux voix qui s’est imposée : le conte, pour l’immersion, et le récit porté par un archéologue, pour l’authenticité et le caractère scientifique. La scénographie reposait sur un décor poétique fait d’aquarelles, d’ambiance de steppe à mammouth, qui complète merveilleusement l’immersion. J’ai fait appel à Véronique de Miomandre, conteuse, et à Dominique Bonjean, qui est archéologue préhistorien ici. Le défi, c’était de de donner l’idée d’un seul grand voyage à travers l’exposition, de trouver le juste équilibre entre conte et informations scientifiques, la bonne alternance entre émotion et science ».
“J’ai travaillé pendant quatre semaines à la production de la visite audioguidée. J’ai d’abord réalisé un modèle et un storyboard
reprenant les contenus à transmettre au public, ainsi que les informations relatives aux objets sélectionnés. Véronique de Miomandre a alors imaginé de petites histoires se rapportant aux objets présentés, aux contenus à transmettre. La force du conte, c’est d’emmener loin au pays de l’imaginaire en 2 phrases de 3 mots. C’est extraordinairement efficace. Ensuite, on a glissé et articulé les infos scientifiques avec les parties contées. Dominique Bonjean a relu l’ensemble des textes, s’assurant qu’il n’y avait – même dans les parties contées – aucune concession à la vérité scientifique. La partition à deux voix rythme le parcours. On a alterné la voix de Véronique et celle de Dominique, bien qu’il ne soit pas comédien. Ce choix renforce l’authenticité du propos. Pour la version néerlandophone, on a inversé, parce qu’on voulait travailler avec Fred Versonnen, un conteur de Louvain. Du coup, on a choisi une voix féminine pour la partie scientifique. La bande son a été enrichie au mixage : bruits de faune, de vent soufflant dans la plaine, bribes de voix au loin ».
Le prix total de la production de la visite audio se situe aux alentours de 2500 euros. Le coût par version supplémentaire est évidemment inférieur. Les retours du public sont excellents, et nombreux sont les visiteurs qui écoutent l’audioguide en entier. Le parcours est calibré au total sur 45 minutes environ.
Nous préparons la prochaine exposition temporaire, qui sera consacrée aux secrets et chefs d’oeuvre de la Grotte Chauvet. Elle ouvre le 24 juin prochain. Nous allons développer un parcours audioguidé grand public, accessible à partir de 7 ans, et un parcours plus pointu, pour pubic plus averti.
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L’audioguide n’est pas utilisé comme fil conducteur de la visite, mais pour approfondir les thématiques traitées dans le parcours de visite.
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